Dans une optique de transition énergétique, de revalorisation du parc immobilier et d’éradication des passoires thermiques, le gouvernement a entamé depuis plusieurs années une stratégie forte, axée notamment sur le déploiement d’aides publiques à la rénovation énergétique. Ces deux dernières années ont vu leur lot d’évolutions en matière de transition énergétique et 2022 ne sera pas en reste, avec notamment la création du prêt avance rénovation au 1er janvier, un dispositif bancaire ambitieux permettant de financer le reste à charge de ses travaux en profitant de conditions exceptionnelles.
Prêt avance rénovation : de quoi parle-t-on ?
Le prêt avance rénovation est un prêt hypothécaire permettant de financer des travaux d’efficacité énergétique. Si ses contours sont encore flous (un décret d’application est attendu d’ici au 31 décembre 2021), l’on sait déjà qu’il est ouvert aux propriétaires occupants et qu’il sera pour l’instant proposé par deux réseaux bancaires : la Banque Postale et le Crédit Mutuel. Ces deux banques ont accepté de distribuer le prêt en septembre 2021, au grand plaisir des ministères de l’Economie et du Logement.
Le principe : rembourser la somme empruntée lors de la vente du bien immobilier ou de sa succession, les intérêts pouvant quant à eux être remboursés in fine ou en amont, progressivement.
A qui s’adresse le prêt avance rénovation ?
Ce prêt bancaire s’adresse en grande partie aux ménages dits modestes ou précaires, pour lesquels l’accès à des crédits traditionnels peut s’avérer difficile voire impossible du fait des conditions actuelles. Les ménages déclarés insolvables également du fait de leur âge sont particulièrement concernés.
Pour l’heure, on peut penser que les ménages aux revenus intermédiaires peuvent également y prétendre, aucune condition de revenus n’étant prévue par le dispositif. Ce point peut toutefois être sujet à évolution : les modalités encadrant ce prêt seront précisées d’ici à la fin de l’année 2021, tant en matière de public éligible que de bouquet de travaux, de taux d’intérêt, de plafonds ou de conditions générales. La loi prévoira-t-elle par exemple une durée maximale de remboursement en l’absence de mutation ? Les taux d’intérêts seront ils équivalents aux économies d’énergie réalisées ou atteindront-ils les faramineux 5 à 6 % de l’ancien prêt avance mutation (PAM) ? Plus que quelques semaines à patienter pour le découvrir…
Le PAR, des objectifs transverses au service de la rénovation énergétique
L’objectif, en ciblant les ménages modestes, c’est d’accélérer la transition énergétique du secteur résidentiel. Comment espérer éradiquer les 4,8 millions de logements passoires thermiques, si l’on ne permet pas à leurs propriétaires notamment modestes, de les rénover à moindre coût ?
Avec l’information, l’aspect financier constitue l’un des principaux freins à un projet de rénovation. Donner non seulement les moyens aux plus modestes de recevoir une prime pour leurs travaux (MaPrimeRenov’, la prime CEE…) mais aussi de financer leur reste à charge en toute sérénité, cela marque vraiment un tournant dans la stratégie du gouvernement.